Le Droit de Circuler pour les Femmes : Un Enjeu Mondial et des Défis Locaux

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La Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, est une occasion mondiale de mettre en lumière les réalisations, les luttes et les droits des femmes. En France, cette journée est souvent marquée par divers événements, manifestations, conférences et initiatives visant à sensibiliser le public aux questions liées aux droits des femmes.nous offre l'opportunité de plonger au cœur d'un droit apparemment acquis, mais qui, dans de nombreux contextes, demeure fragile et sujet à des limitations insoupçonnées : le droit de circuler. Si cela peut sembler évident dans de nombreuses régions du monde, la réalité est tout autre dans certains pays, mettant en lumière des inégalités persistantes.

Des Obstacles Mondiaux

Dans plusieurs pays, les femmes font face à des restrictions notables en matière de mobilité. Des cas concrets d'interdictions de circuler librement font surface, limitant ainsi leur accès à l'éducation, au travail, et même à des services de base. Ces entraves, parfois justifiées par des normes culturelles ou des interprétations restrictives de la loi, soulignent la nécessité de sensibiliser et de lutter pour un droit de circuler égalitaire.

L'ampleur des restrictions à la circulation des femmes varie d'un pays à l'autre, et il est important de noter que ces situations évoluent. Les restrictions peuvent découler de divers facteurs, tels que des normes culturelles, des interprétations restrictives de la loi ou des conditions sociopolitiques spécifiques.

Dans certains pays, on observe malheureusement encore des limitations à la circulation des femmes. Pour ne citer que les plus tristement connus

Afghanistan* : Depuis qu'ils ont repris le contrôle en août 2021, les talibans ont anéanti les droits des femmes et des filles afghanes. La liste des abus commis par les talibans à leur encontre est longue et sinistre.  Ils ont interdit aux filles et aux femmes l'accès à l'éducation au-delà de la classe de sixième. Ils ont interdit aux femmes la plupart des emplois. Ils ont imposé de sévères restrictions aux femmes et aux filles en matière de mobilité et même de sortie de leur domicile. Ils ont interdit aux femmes et aux filles de participer à des compétitions sportives.

Les talibans ont également complètement démantelé le système mis en place pour répondre aux violences sexistes en Afghanistan. C'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour laquelle la fermeture des salons de beauté est si dévastatrice : c'était l'un des derniers havres de paix où les femmes afghanes se soutenaient mutuellement.

Iran* : Il existe des restrictions sur la présence des femmes dans certains lieux publics à certaines heures de la journée. Par exemple, l'accès à certains stades est limité ou interdit aux femmes, et des restrictions peuvent exister dans d'autres espaces publics considérés comme inappropriés pour les femmes. Les femmes mariées en Iran peuvent aussi avoir besoin de l'autorisation de leur mari pour voyager notamment à l ‘étranger. Cependant, il est à noter que certaines femmes ont pu obtenir des passeports sans cette autorisation ces dernières années, marquant une évolution potentielle de cette pratique. 


Au Yemen* : Dans le conflit dévastateur qui frappe le Yémen depuis des années, les belligérants semblent malheureusement s'accorder sur une seule chose : traiter les femmes comme des citoyennes de seconde zone.Quelle que soit la partie du conflit à laquelle on s'intéresse, toutes les parties violent les droits des femmes. Dans tout le pays, les autorités interdisent aux femmes de se déplacer d'un gouvernorat à l'autre sans l'autorisation d'un tuteur masculin ou sans être accompagnées d'un proche parent masculin. La prolifération des points de contrôle routiers a permis d'appliquer plus drastiquement ces restrictions injustes. Tout ceci i porte atteinte à de nombreux autres droits fondamentaux. Ces restrictions de mouvement nuisent à la capacité des femmes à accéder au travail, à l'éducation et aux soins de santé.

Des Défis Locaux

Et en France, où en sommes-nous ? C’est le sujet de notre épisode de podcast « les coulisses de soft paris » qui s’interroge sur le droit de circuler des femmes dans notre pays.

En France, aucune loi spécifique n’a du être mise en place pour autoriser les femmes à prendre le train ou les transports publics seules. La liberté de circulation est un principe fondamental et universel qui s'applique à tous, indépendamment du genre.

Mais même dans des pays considérés comme développés tel que le nôtre, les femmes peuvent pourtant rencontrer des difficultés à exercer pleinement leur droit de circuler. Des incidents de harcèlement, d'agressions, ou de discrimination peuvent créer un environnement intimidant, restreignant la liberté de déplacement des femmes.

La puissance des habitudes conduit parfois les femmes à s'auto-exclure inconsciemment de certains lieux ou à certaines heures. Le risque, profondément enraciné, les amène à s'autolimiter sans même en avoir pleinement conscience. Ainsi, bien que non formellement interdit, le droit de circuler n'est pas pleinement réalisé.

Les problèmes de harcèlement et d'insécurité dans les transports en commun, en particulier pour les femmes, ont été reconnus comme des préoccupations sérieuses. Des campagnes de sensibilisation ont été lancées, et des mesures spécifiques ont été prises pour renforcer la sécurité, comme l'augmentation de la présence policière dans les transports publics et la mise en place de dispositifs d'alerte. Certaines initiatives visent également à encourager la dénonciation des comportements inappropriés et à sensibiliser le public à l'importance du respect mutuel. Bien que cela ne soit pas lié à une loi spécifique sur le droit des femmes à voyager seules, ces actions visent à créer un environnement plus sûr et à promouvoir l'égalité d'accès et de traitement pour tous les usagers des transports en commun.

Le droit de circuler est bien plus qu'un simple déplacement physique. C'est un pilier fondamental pour l'autonomie, l'éducation, et l'épanouissement personnel. En ce mois des droits des femmes, engageons-nous à sensibiliser, dénoncer les inégalités, et œuvrer pour un monde où le droit de circuler est une réalité pour toutes, sans exceptions. C'est en unissant nos voix et en agissant collectivement que nous pourrons construire un avenir où ce droit, pourtant évident, sera véritablement universel.

Rappel Que Faire en Cas de Problème ?

* Signaler les incidents : En cas de harcèlement ou de discrimination dans les transports publics, il est crucial de signaler ces incidents aux autorités compétentes. De nombreuses villes disposent de mécanismes spécifiques pour recueillir et traiter ces plaintes.

En IDF : Durant les horaires d’ouverture des réseaux signaler à un agent en station et en gare, ou en appelant à une borne d’appel dans les stations, gares et certaines rames.

Et 24h/24h 7j/7j : Le numéro 3117 et l’application Île-de-France Mobilités smartphone ou « Alerte 3117 » ou par SMS 31177. : Pour signaler tout acte de délinquance ou situation qui présente un risque pour le voyageur

* Source : Human Rights Watch

Pour suivre Michelle Jean-Baptiste

Retrouvez son livre "Droits des femmes : Passons à l'action avec les hommes !" ici

Association Humains en Action de Michelle Jean Baptiste : https://www.humainsenaction.org/a-propos-humains-en-action

Ecoutez le Podcast complet dans "Les Coulisses de Soft Paris" ici: https://www.softparis.com/fr/content/16-podcast

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